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Mary et Veada: ambassadrices de l'intercomprhénsion ethnique

Les nouveaux immigrés fraîchement arrivés, notamment en provenance d’Afrique disposent du soutien de diverses associations en Autriche. Leur but: aider ces gens à s’intégrer et obtenir un soutien moral par le biais d'activités et rencontres, objectif poursuivi par les organisations de Veada Stoff et Mary Holbling.

Le sixième et septième arts au service de la question d’intégration

Poursuivant actuellement, des études de productions audiovisuelles, le premier court-métrage Ludo vs Schach* de Mary Holbling a été présenté à la Journée européenne des langues, à Vienne, dont le but est de faire la promotion de l’Europe polyglotte. Cette vidéo raconte l’histoire de deux jeunes filles austro-nigérianes et deux de leurs amies autrichiennes qui ensemble discutent de leurs cultures respectives (voir la vidéo). Ce clip ne sera pas sa dernière production puisqu’elle envisage de réaliser un documentaire et une fiction. Le premier portera sur des individus d’origine africaine qui ont réussi en Europe. « L’idée est de montrer aux immigrés qu’ils ne sont pas uniquement voués à faire les ménages et qu’ils peuvent réaliser leur rêve en Europe », expliquent Mary Holbling. Et comme un contre-argument, son second projet visera à briser les clichés d’une Europe "El Dorado" dans l’esprit des immigrés ou des candidats à l’immigration.
Quant à Veada, elle fait partie de la troupe de théâtre grazoise, Interact. Le groupe interprète en 2012, une pièce intitulée The human right to work (Le droit de l’homme de travailler). La scénette aborde le sujet des difficultés pour les immigrés à trouver un emploi dans la société autrichienne. Veada joue le rôle d’une africaine femme de ménage en Autriche tout en parlant un allemand très limité.

Le pasteur Christian  Quarshie en plein prêche dans l'église évangélique de Bethel Prayer Ministry, à Graz.

Mary Holbling (à gauche) et Veada Stoff (à droite).

Un des nombreux picnics organisés par les associations de Mary et Veada

 Veada Stoff (à l'extrême gauche) et sa troupe Interact dans The human right to work

Cette fois-ci, le lieu de rendez-vous est encore plus inhabituel, une église évangélique à Graz, où nous devons rencontrer Veada et Mary, deux actrices culturelles et associatives. Installée sobrement dans un ancien entrepôt, la salle de prière regroupe chaque dimanche une grande partie de la communauté africaine de Graz. Le pasteur prêche en anglais, l’allemand de la majeure partie de ces immigrés étant encore rudimentaire.

Les clubs Intercultural impulse et Hoffnung für Afrika (Espoir pour l’Afrique) fondés respectivement par Veada Stoff et Mary Holbling, poursuivent ce but là. Composées d’une dizaine de personnes pour chaque association, la première citée a pour but d’intégrer les immigrés au travers de lectures publiques en allemand ou encore des tables rondes où chacun peut s’exprimer librement. Quant au second, il s’agit d’un club dont l’objectif est de réunir des fonds notamment pour aider les enfants handicapés du Nigéria en leur construisant des écoles adaptées à leur handicap.

 

Elles sont respectivement cinéaste amateur et actrice de théâtre. La première citée est d’origine nigérianne et est installée en Autriche depuis 1988. Veada est elle, d’origine afro-américaine et ancienne interprète anglophone dans une ONG à Graz, qui prodigue conseils et aides aux immigrés. Elle est installée en Autriche depuis 1979. Toutes les deux sont mariées à des autrichiens et ont acquis la nationalité depuis maintenant plus de dix ans.

« Les gens de couleurs sont plus facilement stigmatisés »

 

En tant qu’autrichiens issus de l’immigration Mary et Veada sont confrontés régulièrement à la xénophobie dans leur pays d’adoption. « Malheureusement, nous avons une liste interminable d’anecdotes nous concernant de près ou de loin et cela touche essentiellement les africains car on les distingue plus facilement », explique Mary. « Certaines personnes font l’amalgame entre ceux qui essaient de s’intégrer et ceux qui refusent de faire quelconque effort pour se fondre dans la société en n’apprenant pas l’allemand et en profitant des allocations. J’ai peur que ce contexte ne soit pas près de changer et qu’un conflit social naisse de cette discrimination comme on a pu le voir en 2011 à Londres ou à Paris en 2005 », ajoute Veada. « Notre espoir repose surtout sur les nouvelles générations. Avec une éducation ouverte sur le monde, les mentalités changeront mais ça prendra du temps », conclut Mary.

Si la culture et l’art peuvent changer les mentalités, il est dur de briser les barrières sociales, intellectuelles et économiques pas seulement en Autriche mais partout ailleurs. D’après Veada Stoff, « l’accès à la culture a tendance à se démocratiser » mais rares sont les immigrés qui se rendent à l’opéra ou au théâtre pour des raisons financières, intellectuelles ou autres. « Par contre, les gens issus de divers milieux, se retrouvent autour de grands évènements rassembleurs comme mardi gras, par exemple ».
Elles en sont convaincues, l’art réuni les peuples et elles y contribuent à travers leur travail associatif et leur œuvre.

* Ludo est un jeu de table originaire d’Inde, tandis que Schach correspond au jeu de dames.

Liens :
 

- The human right to work
 

- Ludo vs Schach

 

Veada explique ici, comment tout le monde se retrouve autour d'évènements rassembleurs comme le carnaval.

Ecoutez l'opinion de Mary concernant les immigrés qui font l'effort de s'intégrer et ceux qui ne le font pas.

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