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Le multiculturalisme en Autriche

« L’Autriche est un petit monde, qui sert de banc d’essai au grand monde » Friedrich Hebbel (cité par François Fejtö).

Population blonde aux yeux bleus portant le Lederhose (culotte courte originaire de Bavière) ou la Dirdnl (robe traditionnelle provenant de la même région), nombreux clichés sont rattachés à l’imaginaire des touristes sur l’Autriche. Bien que les éléments cités juste avant, fassent partis des traditions historiques et culturelles du pays, l’Autriche n’échappe pas à la réalité propre aux sociétés du XXIe siècle, c'est-à-dire la mondialisation et le cosmopolitisme. Le but de ce web-reportage est de montrer qu'une sphère culturelle s'est créée et s'est développée à travers ce brassage ethnique et son impact sur la culture autrichienne d'aujourd'hui.

Tout d'abord, rappelons l'histoire du multiculturalisme autrichien. Elle démarre avec le Saint-Empire romain germanique qui s'étendait de la mer du Nord à la Méditerranée et des Alpes aux Carpates. L'Autriche (qui n'existait pas encore) fît partie de ce territoire. Elle était divisée en différentes provinces de 962 (couronnement d'Otton Ier en tant qu'empereur) à 1806 année durant laquelle François II renonce au titre se Saint-empereur romain germanique pour celui d'empereur d'Autriche. L'empire alors, s'étend dans les régions de l'actuelle Hongrie, Slovaquie, Croatie, Slovénie ou encore Tchécoslovaquie. L'Etat devient sous François-Jospeph Ier en 1867, l'Empire austro-hongrois jusqu'en 1918 année de sa dissolution avant de laisser place à une république parlementaire.

L'analyse de la dislocation de l’Empire austro-hongrois par le politologue et journaliste français d'origine hongroise, François Fejtö, dans son livre Requiem pour un empire  défunt. Histoire de la destruction de l’Autriche-Hongrie, décrit cette période de manière limpide.

​Après la période de rattachement à l'Allemagne nazie et une occupation des forces alliées après la Seconde Guerre mondiale, l'Autriche retrouve sa souveraineté en 1955. Son intégration à l’Europe en 1995, s’est accompagnée d’un phénomène ambivalent, à savoir le réveil de la xénophobie et une montée en puissance de l’extrême droite, réveillant ainsi les vieux démons d'une période sombre de l'histoire de l'Autriche. Depuis 2007, cependant, le pays a renoué avec la traditionnelle alliance gauche-droite du passé et s’appuie sur sa bonne santé économique.
 

 

 

Avec les mouvements migratoires causés par la chute du Rideau de fer dans les années 1990 et les guerres dans l’ex-Yougoslavie, Vienne et d’autres villes autrichiennes ont retrouvé une partie du visage cosmopolite qu’elles avaient avant 1914.

Mais l’Autriche n’avait jamais vraiment cessé d’être une voie de passage pour les migrations intra-européennes. Pendant la Guerre Froide, deux millions de personnes en provenance de l’Est y ont transité, un quart d’entre elles s’y sont installées. Aujourd’hui, environ 800 000 immigrés vivent dans le pays soit 10% de la population. La moitié d’entre eux provient de l’ex-Yougoslavie, 20% de Turquie, 20% de l’Union européenne, 15% d’Europe centrale et orientale. Ils se sont principalement installés à Vienne, où ils représentent 18% des habitants. Mais des minorités de langue slovène, croate et hongroise ont aussi, élu domicile en Carinthie, en Styrie ou encore au Burgenland.

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